vendredi 30 octobre 2009

Lorsque nous vivions ensemble - Volume 1 - Kazuo Kamimura


Première phrase : L'amour se présente toujours comme un ensemble de fautes.
L'histoire : Kyokô et Jirô s'aiment, habitent ensemble, mais ne sont pas mariés. Elle est graphiste, lui illustrateur. L'histoire se passe à Tokyo dans les années 70. Vivre ensemble sans être marié, c'est tout le dilemne de ce jeune couple sur lequel semble peser le poids de la faute. Mais l'intérêt pour moi est ailleurs : on suit sur quelque 700 pages leur vie quotidienne dans une succession de vues très cinématographiques.
Mon commenatire : C'est là tout le charme de ce manga pour adulte. La vie au jour le jour de Kyokô et Jirô. Il y a des moments durs et très crus. Car ils semblent vivre tous les 2 selon le fameux adage "Ni avec toi, ni sans toi". Alors il est souvent question de malaise, de doute, de déchirures. Mais le manga est très beau. Quand s'immiscent dans les cases des fragments de quotidien quasi anodin : Jirô emmène Kyokô à califourchon sur son vélo, l'achat d'un tourne disque, la préparation du thé, l'éclosion d'une fleur, une fête foraine la nuit... Tout cela dessiné avec une grande minutie et selon un point de vue très original. Comme si le dessinateur avait réfléchi, case après case, à l'endroit où il allait placer sa caméra. Car au final, c'est à la saga de l'amour naissant que l'on est convié. Avec tous ces petits moments magiques qui rendent une histoire unique.

6 commentaires:

  1. Ca m'a l'air vraiment génial ! les illustrations ont ce côté japonisant sans être tout à fait manga. Un peu comme un scénario, pusique tu parles de caméra. Je suis curieuse de voir/de lire ce livre. Merci pour l'idée !

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  2. Tu as raison, ce livre (paru en 1972 au Japon et qui vient d' ê tre édité en France) est comme un film. Et comme dans un film, il y a une grande histoire, l'intrigue, et tout plein de petits détails à glaner ici et là.

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  3. Nous avons eu la chance de feuilleter les deux premiers tomes passage Pommeray hier...on se serait facilement laissé tenter...mais non,nous sommes restés sérieux. Nous allons compter sur les achats de la médiathèque.

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  4. Je n'ai lu que des bonnes critiques sur ce manga. Pourtant, je me suis vraiment ennuyé a la lecture de Lorsque nous vivions ensemble. Je suis d'accord avec toi, il s'agît de fragments de quotidien anodins. Je ne dirai pas quasi anodins mais complètement anodins. Elle cuisine, se coupe les ongles, prépare le café, pleure. Il joue de la guitare, dessine, allume une clope, boit. Ils font l'amour, dorment, mangent, se promènent, prennent une douche. Le lecteur attend un évènement, une action, quelque chose mais au bout de 700 pages il ne s'est rien passé. L'intrigue consiste à savoir si les personnages vont ou pas se marier. Une platitude consternante sauvée uniquement par la beauté des dessins.

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  5. Merci de ton commentaire Nano. Je dirais pour ma part que l'émotion artistique (littérature, cinéma, beaux-arts) peut naître aussi bien de la représentation d'actions intenses que de petites choses prélevées dans le quotidien. Parce que c'est ça aussi la vie : il y a la grande Histoire (la toile de fond de nos vies) et la plus petite histoire (les instants de nos jours).

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  6. Je suis d'accord avec toi, Plume. C'est vrai que la survenue de l'émotion est différente pour tout le monde, que la sensibilité que certains trouvent dans des moments plus "actifs", d'autres la trouveront dans des instants suspendus. La poésie est vraiment partout.
    Comme disait un commentaire il y a quelques temps, l'interactivité de ce blog est vraiment chouette !

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