jeudi 28 octobre 2010

Toi et Moi de Paul Géraldy


La phrase que j'ai retenue :
"ll fait tiède et doux dans Paris !
C’est adorable ! Et moi je rage et je t’écris,
à toi, à toi, petit chéri,
qui es là-bas, où sont les feuilles…
Tu dois avoir ton grand chapeau
de paille blonde et de glycines
qui met des petits ronds de soleil sur ta peau.
Tu dois bien m’oublier ! Et moi je te devine
jolie, heureuse… Il fait si beau !"
L'Histoire : Ce recueil de 32 poèmes a été publié en 1912. Il dit, en 32 variations, la joie d'aimer, le doute, l'inquiétude, la jalousie ou la tendresse. Chaque poème est un concentré d'émotions en quelques phrases au charme suranné.

Ce que j'en ai pensé : C'est après avoir lu l'interview du chanteur Christophe dans
Le Magazine des Livres, que j'ai eu envie de me replonger dans ce recueil. J'ai fouillé dans une caisse, et j'ai trouvé le livre ! Bonheur de partager avec un chanteur très cher au coeur, une lecture. Il en a dit : "J'ai relu "Toi et Moi" il y a peu, et ce livre m'a scotché à nouveau."

vendredi 15 octobre 2010

Le plus bel âge de Joanna Smith Rakoff


Première phrase : "Par une journée grise d'octobre 1998, Lillian Roth s'avançait sur les dalles du temple Emnu-El, vêtue d'une longue robe de satin ivoire, encadrée de ses parents, minces et souriants, arrivés à peine une semaine plus tôt de Los Angeles et encore un peu surpris de voir leur fille rebelle sacrifier à l'antique rituel du mariage."

L'histoire : Lillian est la première du groupe à se marier. Le groupe ? Ils sont six amis diplomés de l'université d'Oberlin ; il y a quatre filles (Beth, Lil, Emily, Sadie) et deux garçons (Dave et Tal). Tous décident de vivre à New York, la ville des possibles. On les suit au gré de leurs mariage, leurs rencontres, leur vie professionnelle, leur vie de parents.

Mon commentaire : En ouvrant ce gros livre (620 p), on se dit qu'on va vivre la saga d'une histoire "chorale", avec multiplicité des points de vue, week-end entre amis et grand souffle de vie. Mais à chaque portrait, on voit les personnages au départ idéalistes, se heurter à la réalité. Â chaque bouffée d'espoir correspond une déconvenue. On y croit, on espère et puis un événement tragique advient ou bien alors le personnage est freiné dans son élan. Par ses propres pessimisme, misanthropie, fatalisme. C'est au final un peu éprouvant. Parce qu'à la fin, nous aussi, on finit par perdre espoir et à ne plus vouloir croire au bonheur des personnages. En toile de fond, on perçoit les événements du 11 septembre qui marquent une rupture. D'où vient à l'auteur l'idée que la confiance, l'amitié, la vie ne sont que chaos ? On referme le livre avec un peu d'amertume ; c'est contagieux.

dimanche 22 août 2010

Mon bel amour de Jacqueline Woodson

La phrase du livre que j'ai retenue :

"Retirant son sac à dos, il a regardé le ciel. C'était une journée magnifique, chaude et dorée. Les feuilles avaient commencé à roussir, et les arbres de part et d'autre de la rue dessinaient de jolies ombres. Il adorait octobre. Depuis toujours. C'était un mois à la fois triste et splendide. La fin et le début des choses."

L'histoire :
Jeremiah vit à Fort Green, un quartier de Brooklyn. Ellie, elle, habite la 88e Rue dans l'Upper West Side. Elle est une jeune fille juive des quartiers riches de New York, il est un adolescent de la banlieue noire. Malgré leurs différences, ils fréquentent Percy, le même lycée. Et, par un jour de pluie et de rentrée des classes, c'est le coup de foudre. Mais ce qui paraît évident pour eux deux, leur amour, l'est beaucoup moins pour leur entourage, pétri de préjugés. Finalement, peut-on être heureux impunément ?

Mon commentaire : J'ai retrouvé en lisant ce livre, la joie des lectures adolescentes. En peu de pages, l'auteur nous offre un voyage dans une histoire toute simple, à grands traits, qui reste gravée en tête longtemps après la lecture. Il y a la lumière de New York, les grands arbres de Central Park et le frémissement des premières amours adolescentes qui ne laissent jamais indemnes.

Un Lieu-Des Livres : Le Bateau Livre à Pénestin


Au Bateau Livre à Pénestin, on peut boire de doux sirops (violette, rose) tout en lisant un choix de livres raffiné. Cette librairie-café est un rêve pour tout lecteur. Pour la trouver, il faut serpenter sur les petites routes du Morbihan. Quelques maisons en pierre et la voilà ! Dehors, des petites tables installées sous une tonelle en canisse. Dedans, juste devant la porte, il y a le bar et des tables qui présentent des livres choisis avec intérêt. Ah, oui, sur la gauche, un petit escalier de bois. On le gravit, ça grince et on dévouvre avec ravissement un petit grenier garni. Ce sont les BD et livres illustrés. Il y a un petit tourniquet et un fauteuil club, qui accueille les lecteurs curieux et apaisés par un endroit vraiment pas comme les autres. Un bonheur.


Pour aller y faire un tour virtuel :
http://bateaulivre-penestin.pagesperso-orange.fr/

samedi 21 août 2010

La Tête en friche de Marie-Sabine Roger


Première phrase : "J'ai décidé d'adopter Margueritte."
L'histoire : Germain est un grand enfant qui vivote dans une caravane nichée au fond du jardin de son acariâtre de mère. Il passe ses journées entre le bistrot où il retrouve le cuisiner, Zekouc et ses copains, Pelletier, Landremont et Jojo. Le soir, il se réfugie dans les bras d’Annette. Et certains après-midi, il va au parc s’asseoir sur un banc pour compter les pigeons. C’est là qu’il rencontre Margueritte, “son petit rire, sa robe à fleurs et ses cheveux violet.”
Margueritte vient de la maison de retraite voisine. Et au fil de leurs rencontres, elle va faire découvrir à Germain, l’amour des livres et des mots.
Mon commentaire : La Peste de Camus, Le Vieux qui lisait des romans d’amour de Luis Sepulveda, L’Enfant de la haute mer de Jules Supervielle. Voilà le voyage littéraire auquel est convié Germain. Margueritte a tout compris de Germain. Elle l’écoute, le guide, lui apporte un peu d’amour : tout ce que Germain n’a jamais reçu étant enfant.
Et aussi, elle plante la petite graine dans le potager en friche de Germain ; elle lui apporte la curiosité et l’amour des mots. Le temps venu, Germain pourra lui aussi aider Margueritte, dont la vue décline peu à peu.
Germain sait désormais lire : on sent qu’à son tour, il saura faire le passeur de mots. C’est beau. Parce qu’on se dit qu’il n’est jamais trop tard pour que 2 êtres se rencontrent, se comprennent et s’apportent à l’un et à l’autre les petites choses essentielles pour grandir et s’épanouir, ces petites choses qui leur ont toujours manqué.

Ce livre a été adapté au cinéma avec Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus. Je ne l'ai pas vu, mais j'ai bien hâte de savoir comment tous deux incarnent Germain et Margueritte.

dimanche 7 février 2010

Franz et Clara de Philippe Labro


Première phrase : "Tout à l'heure, en levant les yeux du livre que j'étais en train de lire, j'ai vu, par la baie vitrée ouverte sur la forêt, un papillon blanc traverser l'espace."
L’histoire : Clara a 20 ans. Elle est violoniste dans l’orchestre de la ville de Lucerne en Suisse. Tous les midis, elle vient s’asseoir sur un banc face au lac des Quatre-Cantons pour y diluer sa solitude. Un jour de printemps, elle aperçoit un petit garçon, assis à l’autre bout de “son” banc. D’abord agacée, elle est ensuite intriguée par ce petit bonhomme qui vient là pour manger ses sandwiches en triangle. La conversation s’engage. Le petit se nomme Franz, il est pensionnaire au Kurslar College de l’autre coté du pont. Et il reviendra tous les midis de ce même printemps pour remonter le moral de Clara, qui a le coeur brisé. Et la pousser à devenir ce qu’elle a toujours voulu être : une soliste. Le destin les sépare, Clara laisse Franz et son banc pour partir à Londres.
10 ans plus tard après un concert à Chicago, Clara va se rendre compte que le petit Franz a bien grandi…
Mon commentaire : On s’attache vraiment aux deux personnages. Leur histoire est un peu robambolesque et les envollées lyriques de Franz, certs surdoué, sont un peu étranges pour son âge. Mais la fiction opère et on adhère. Mais les retrouvailles de Franz et Clara sont bien trop éphémères. Au moment où la vie les réunit, le lecteur est laissé sur le carreau. On aimerait en savoir un peu plus, nous qui avons été conviés à tous leurs déjeuners et à tous leurs échanges sur leur banc suisse. Il est vrai, le livre porte sur l’éphémère (voir le prologue sur le papillon qui virevolte), mais on aimerait vraiment que la fin ne soit pas aussi éludée. Lorsque leur histoire devient réelle, crédible, on n’en apprendra pas plus. J’ai eu l’impression qu’on nous retirait le tapis sur lequel on s’était tranquillement assis.

vendredi 5 février 2010

Gente de Natsume Ono


La mangaka Natsume Ono s'est tellement attachée à ses peronnages de Ristorante Paradiso qu'elle a voulu passer plus de temps avec eux. Elle leur a donc consacré une série, du nom de Gente. Dans la chronologie de l'histoire, Gente se situe bien avant Ristorante Paradiso. On retrouve donc Claudio le maître d'hôtel, Teo et Vanna les cuisiniers, Vito et Luciano les serveurs, Gigi le sommelier. Chaque chapitre est une tranche de leur vie. Les personnages gagnent en épaisseur, on en apprend beaucoup sur leur vie privée. Bien sûr, le restaurant est ce qui les lie tous. Mais là où l'action de Ristorate Paradiso se situait presque essentiellement dans le restaurant, avec cette intrigue-ci, on sort dans la campagne romaine. Le trait des dessins est toujours aussi particulier, acéré, élégant. Et c'est un plaisir de retrouver les employés de la Casetta dell'orso. Vivement la sortie des 2 prochains volumes !

Bookshelve et piles à lire


J'avais eu l'idée de vous demander en ce début d'année des photos de livres, en piles. Soaz m'avait envoyé de bien jolies photos que j'attendais de publier en mosaique en attendant les photos de Fré et d'Adonide. Du coup, j'avais un peu mis ce projet de côté. Et puis je suis allée faire un tour sur le net ce matin et je suis tombée sur ce site : http://bookshelves.tumblr.com/

Qui répertorie des photos de styles très différents de livres alignés, empilés, rangés, en désordre. Bref, des livres dans tous leurs états. Et ça m'a rebranchée sur le projet photos de piles à lire. J'ai saisi mon téléphone et pris une photo d'un bout de ma bibliothèque. J'aime bien aussi les peintures de femmes qui lisent. Je commence à en avoir une petite collection. Donc voici des livres et une femme qui lit dans une bibliothèque. Et vous, pourriez-vous m'envoyer vos photos de livres pour que je puisse les publier ici ? Avec pourquoi pas un petit commentaire ?

jeudi 4 février 2010

La traversée de Philippe Labro


Première phrase : Ils sont debout, en un seul rang serré, en ligne droite, le long du mur blanc (ou bien est-il jaune clair) et ils sourient tous.
L'histoire : Le journaliste et écrivain Philippe Labro a vécu ce que l'on appelle une NDE (Near Death Experience) autrement dit, une expérience de mort approchée. C'est lors d'un séjour en réanimation que l'auteur a vu la mort de près. C'est le journal de ses jours sans heures qu'il publie ici. Ses doutes, ses souffrances, ses visions, ses angoisses ses luttes et ses apaisements une fois revenu à la vie.
Mon commentaire : Ce témoignage est d'une grande force. Parce qu'il parle de la mort imminente et de son avers, l'instinct puissant de vie. Des images de sa vie lui reviennent, et dans son état commateux, Philippe Labro tisse et retisse les liens de ces histoires éparses qui ont fait sa vie. Parfois il lâche prise et se sent comme aspiré, parfois il reçoit la visite de ses chers disparus venus lui sourire, parfois il s'accroche aux vivants. C'est cette vie entre-deux qui est décrite ici, pleine d'images, de mirages et de fortes sensations. C'est beau et ça nous fait réfléchir. Parce que Philippe Labro en est revenu, qu'il témoigne et que son état d'esprit s'en trouve définitivement changé. Une belle expérience à partager.

mardi 2 février 2010

Ristorante Paradiso de Natsume Ono


Première phrase : Tournez à gauche au coin de la rue, le restaurant est juste là.
L'histoire : Bienvenue au Ristorante casetta dell'orso, à Rome. L'ambiance y est douce et raffinée. Nicoletta y est venu pousser la porte pour une grande révélation : la femme du patron est en fait sa mère. Elevée par sa grand-mère, la jeune fille est donc venue à Rome sur les traces de sa mère pour faire tomber les masques. Mais les événements vont prendre une bien autre tournure. Nicoletta découvre le délicat Claudio, le maître d'hôtel et tombe sous son charme. Il y a aussi Luciano, Vito, les serveurs, et Gigi, le sommelier. Ce restaurant a bien des attraits. Nicoletta se fait alors embaucher comme aide de cuisine et découvre les saveurs de la gastronomie italienne.
Mon commentaire : Le trait de ce manga est anguleux pour mieux montrer la douceur des sentiments. Nicoletta a un but, mais sa route est toute autre. Elle découvre les autres, s'immisce un peu dans leur vie, se prend de passion pour la cuisine. Et la relation avec sa mère va s'en trouver changée. Ristorante Paradiso est un délicat petit manga.

dimanche 24 janvier 2010

Garden Of Love de Marcus Malte


Ce livre a reçu plus d'une dizaine de distinctions (13 au total) dont le Grand Prix des Lectrices de Elle en 2007, comme en son temps (en 2000), Le Problème Avec Jane. Je fais ce rapprochement parce qu'il s'agit dans les deux livres d'une personne qui reçoit le manuscrit anonyme de l'histoire de sa vie. Là où dans mon souvenir, Le Problème avec Jane était assez léger, Garden Of Love est teinté d'une ambiance polar. L'écriture est vraiment bien rythmée, on est impatient de savoir de quoi il retourne, mais l'univers est très obscur.
Celui qui reçoit le manuscrit est un flic, un peu looser, un peu porté sur la bouteille. Les passages du manuscrit, de sa vie, de son errance se superposent. On suit alors la vie des diférents personnages (des doubles de l'écrivain, du personnage ?) dans des méandres, leurs itinéraires sont entrecoupés, on découvre des pans de leur vie, dans des clairs obscurs. C'est touffu et l'intrigue s'éclaire petit à petit.
En résumé, j'ai vraiment été portée par la lecture, j'ai dévoré le livre. Mais je ne sais pas trop quoi en penser au final. Oui, il y a toute une réflexion sur le Bien, le Mal et la Rédemption. Mais je suis un peu perdue. Qu'en retirer ? L'avez-vous lu ou en avez-vous entendu parler ? Je serais curieuse de connaître votre opinion.

dimanche 17 janvier 2010

Le Gourmet Solitaire - Jirô Taniguchi - Masayuki Kusumi


Première phrase : Ah... Je commence à avoir l'estomac dans les talons...
L'histoire : Le gourmet solitaire est un représentant de commerce, qui, au gré de ses déplacements, cherche un endroit où manger. On le suit donc dans ses déambulations culinaires, dans les différents arrondissements de Tôkyô, dans le train, à Osaka. Chaque chapitre est une petite nouvelle organisée autour de la découverte d'un plat : des haricots noirs sucrés, un bol de riz garni, des "manju" grillés...
Mon commentaire : Découverte d'un lieu, d'un restaurant, d'un plat. Le schéma de ce manga est tout simple, mais très fort. Parce que ce solitaire (que l'on accompagne) est gastronome et qu'il va de surprise en surprise. Trouver une gargotte, s'asseoir et manger est l'occasion pour lui d'observer les gens qui l'entourent, de penser, de se souvenir et... de savourer. Dans chaque chapitre, une grande case est consacrée à la "photographie" de son menu. Un peu à la manière du critique grastronomique François Simon (voir son blog : http://francoissimon.typepad.fr/), on voit ce qu'il voit du dessus et chaque mets est fléché, détaillé et expliqué. Puis le gourmet nous livre ses impressions : "Mais c'est pas mauvais ! Pas mauvais du tout ! C'est meme excellent ! Un goût plein de réminiscences !"
On passe un super moment avec ce gourmet à la découverte de plats et de lieux Japonais. Ça donne des idées et l'envie de se précipiter dans l'épicerie japonaise la plus proche.

vendredi 1 janvier 2010

Les moindres petites choses de ANNe Herbauts


Pour inaugurer mes lectures de 2010, j'ai ressorti le premier livre que j'avais lu en 2009. C'est un petit bijou d'édition.
Première phrase : Madame Avril a un jardin, un coin d'herbe minuscule, un jardinet sans mesure.
L'histoire : Madame Avril est au bord de son jardin qu'elle observe. Son jardin, c'est un petit peu le bout d'elle-même et le commencement du monde extérieur. A chaque page, Madame Avril est submergée par une émotion auquel son jardin répond, en miroir.
Mon commentaire : Les jours de Madame Avril se suivent et ses émotions diffèrent. Inquiétude, bien-être, emballement, solitude... Chaque double page décrit un petit rien d'émotion que l'on comprend mieux visuellement quans on ouvre le rabat de la page de droite, qui ouvre sur le jardin, ou la réalité physique de l'émotion. Les illustrations sont : splendides.
On peut poursuivre la découverte du travail d'ANNe Herbauts sur une petite vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x9qf39_anne-herbauts-les-moindres-petites_creation

Bonne année A nos lectures solitaires et communes !

Je souhaite à tous les visiteurs occasionnels et permanents
de ce blog une très belle année 2010 !

Et que nos PAL (Piles A Lire)
soient riches en découvertes
et en partage !