Première phrase : "Tout à l'heure, en levant les yeux du livre que j'étais en train de lire, j'ai vu, par la baie vitrée ouverte sur la forêt, un papillon blanc traverser l'espace."
L’histoire : Clara a 20 ans. Elle est violoniste dans l’orchestre de la ville de Lucerne en Suisse. Tous les midis, elle vient s’asseoir sur un banc face au lac des Quatre-Cantons pour y diluer sa solitude. Un jour de printemps, elle aperçoit un petit garçon, assis à l’autre bout de “son” banc. D’abord agacée, elle est ensuite intriguée par ce petit bonhomme qui vient là pour manger ses sandwiches en triangle. La conversation s’engage. Le petit se nomme Franz, il est pensionnaire au Kurslar College de l’autre coté du pont. Et il reviendra tous les midis de ce même printemps pour remonter le moral de Clara, qui a le coeur brisé. Et la pousser à devenir ce qu’elle a toujours voulu être : une soliste. Le destin les sépare, Clara laisse Franz et son banc pour partir à Londres.
10 ans plus tard après un concert à Chicago, Clara va se rendre compte que le petit Franz a bien grandi…
Mon commentaire : On s’attache vraiment aux deux personnages. Leur histoire est un peu robambolesque et les envollées lyriques de Franz, certs surdoué, sont un peu étranges pour son âge. Mais la fiction opère et on adhère. Mais les retrouvailles de Franz et Clara sont bien trop éphémères. Au moment où la vie les réunit, le lecteur est laissé sur le carreau. On aimerait en savoir un peu plus, nous qui avons été conviés à tous leurs déjeuners et à tous leurs échanges sur leur banc suisse. Il est vrai, le livre porte sur l’éphémère (voir le prologue sur le papillon qui virevolte), mais on aimerait vraiment que la fin ne soit pas aussi éludée. Lorsque leur histoire devient réelle, crédible, on n’en apprendra pas plus. J’ai eu l’impression qu’on nous retirait le tapis sur lequel on s’était tranquillement assis.